mardi 24 décembre 2013

MDR !!! bon courage aux suivants !!!

 

Après 31 ans au service de sa commune, Ghislaine Soyer, maire de Courcelles-la-Forêt, a décidé de quitter la vie municipale.

« Je veux laisser ma place à des plus jeunes et à des idées nouvelles », explique-t-elle. Ghislaine Soyer, 71 ans, est entrée au conseil municipal en 1983. Elle est maire depuis 1995.
Après 31 ans d’engagement municipal, cette ancienne employée de la Poste confie : « J’ai le sentiment d’avoir accompli ma tâche au mieux et d’avoir rendu service à mes concitoyens : j’ai donné et je peux donc me retirer. »

remarque : merci de nous avoir laissé en héritage une belle carrière de sable, vous nous avez effectievement rendu service !

mercredi 18 décembre 2013

« Non à la compensation biodiversité ! »


Partout dans le monde, les grands projets d'infrastructure, les industries extractives et les nouveaux marchés financiersnuisent aux écosystèmes et aux populations qui en dépendent . Pour faciliter ces activités, des acteurs publics et privés promeuvent de nouveaux programmes qui rendraient possibles la «  compensation » de leurs impacts sur l'environnement. Cela pourrait conduire à une augmentation des dommages occasionnés, mais, de façon encore plus préoccupante, cela contribue à transformer la nature en marchandise. C'est pourquoi les organisations soussignées alertent sur les effets négatifs de cette fausse solution et affirment «  Non à la compensation biodiversité ».

La compensation biodiversité est la promesse de pouvoir restaurer la biodiversité détruite et perdue en un lieu par la biodiversité d'un autre lieu. Comme dans le cas du Mécanisme de développement propre (MDP) et des programmes de Réduction des émissions liées à la déforestation et la dégradation des forêts (REDD), la compensation biodiversité se fie à des « experts » pour établir des calculs douteux qui établiraient une équivalence entre un bout de planète et un autre. Et ces bouts de planète pourraient être échangés sur un marché.

Qui en profite réellement ?

L'introduction de la compensation biodiversité permet, et même encourage, la destruction de l'environnement avec la promesse selon laquelle l'habitat naturel pourrait être recréé ailleurs. Cela bénéficie aux entreprises qui causent les dommages, car elles peuvent se présenter comme des entreprises qui investissent dans la protection de l'environnement, et ainsi réaliser du « greenwashing » sur leurs produits et services.

La compensation biodiversité génère également de nouvelles opportunités économiques pour les intermédiaires : les consultants spécialistes de la conservation auront à calculer ce qui est perdu, les banquiers auront à les transformer en actifs, les traders et financiers pourront les échanger et spéculer sur de nouveaux marchés et les investisseurs spécialisés pourront profiter de ce qu'on appelle le « capital naturel ». Le « capital naturel » est un concept artificiel basé sur des hypothèses économiques contestables plutôt que sur les valeurs écologiques, permettant la marchandisation de la nature.

Tout ceci est rendu possible par la forte implication des gouvernements des États qui élaborent des politiques publiques visant à garantir que les droits de propriété sur les éléments de la nature tels que le carbone ou la biodiversité puissent être transférés à des entreprises et des banques.

La compensation biodiversité n'évitera pas la perte de biodiversité 
La nature est unique et complexe. Il est strictement impossible de mesurer parfaitement la biodiversité. Ainsi il est illusoire de laisser penser que des équivalences puissent être trouvées entre des zones naturelles distinctes. Certains écosystèmes ont mis des centaines, voire des milliers d'années pour atteindre leur état actuel. Pourtant la compensation biodiversité prétend qu'ils peuvent être remplacés. Des recherches approfondies démontrent que c'est impossible

La compensation biodiversité nuira aux populations
La compensation biodiversité fait de la protection de l'environnement un simple sous-produit d'un projet commercial,marginalisant les populations et menaçant leur droit à vivre. La nature a un rôle social, spirituel et de subsistance important pour les populations locales, lesquelles définissent leurs territoires à travers à une relation équilibrée et historique avec la terre et la nature. Ces valeurs ne peuvent pas être mesurées, tarifées ni compensées, pas plus que ces populations ne peuvent tout simplement se déplacer et vivre ailleurs

La compensation biodiversité cherche à séparer les populations de l'environnement dans lequel elles vivent, leur culture est enracinée et leurs activités économiques ont traditionnellement lieu.

La compensation biodiversité pourrait augmenter la perte de biodiversité
Des cas de compensation biodiversité montrent comment cela permet d'accroître l'exploitation des ressources naturelles et de saper les droits des populations à gérer et protéger les biens communs de la nature.
Voici quelques exemples:
  • Le nouveau code forestier au Brésil permet aux propriétaires fonciers de détruire les forêts, s'ils achètent des« certificats de réserves écologiques » qui sont émis par l'Etat et négociés sur BVRio, la « bourse verte »récemment créée par le gouvernement du Brésil
  • La législation de l'UE prévue sur la compensation biodiversité (appelée « Initiative sans perte nette » - “No Net Loss Initiative” en anglais) pourrait compromettre les directives environnementales existantes
  • Les institutions financières publiques telles que la Banque mondiale, la Société financière internationale (SFI, la branche privée de la Banque mondiale) et la Banque européenne d'investissement (BEI) ont intégré la compensation biodiversité dans leurs critères et pratiques, rendant possibles des niveaux supérieurs de compensation des dommages environnementaux causés par les projets que ces institutions financent.
Les grandes infrastructures destructrices et les projets extractivistes ne peuvent être compensés. Une fois qu'un écosystème est détruit, il ne peut pas être recréé ailleurs. Dans de nombreux endroits où la compensation biodiversité a été autorisée, elle a affaibli les lois existantes visant à éviter la destruction. En cas de commerce sur des marchés (comme c'est le cas avec la compensation carbone), la compensation biodiversité ouvrirait la voie à la spéculation des acteurs financiers et des entreprises privées, menaçant la nature et les droits des populations qui en dépendent.

Après sept ans de la compensation carbone qui n'ont pas réussi à réduire les émissions de carbone, la compensation biodiversité ne doit pas être utilisée pour rendre possible les destructions qui auraient été illégales ou contraires à des politiques locales et nationales en vertu de normes environnementales ou d'investissement.

Pour ces raisons, nous rejetons toute tentative d'inclure la compensation biodiversité dans toute législation, norme ou politique publique qui viserait à créer de nouveaux marchés basés sur la nature ou la comptabilité en «  capital naturel ».

Annexe : quelques exemples de politiques et de projets de compensation

  1. Le gouvernement britannique envisage d'introduire la compensation biodiversité (la consultation est ouverte jusqu'au 7 novembre 2013 http://www.fern.org/UKbiodiversityconsultation). Les premiers cas de compensation montrent comment la promesse de « compensation biodiversité » sape la programmation de lois qui évitent la destruction. Les promoteurs de la compensation biodiversité s'immiscent avec succès dans le processus législatif, minant le processus de prise de décision démocratique et affaiblit la voix des populations
  2. Notre Dame des Landes, France est un projet d'aéroport envisagé depuis 40 ans, qui doit être construit sur plus de 1000 hectares de terres humides, où des paysans maintiennent un paysage traditionnel et la biodiversité. La compensation était requise par la loi française sur la biodiversité et sur l'eau.  Biotopea conçu une nouvelle méthodologie basée sur des « fonctions » plutôt que sur des « hectares », proposant que Vinci, le promoteur de l'aéroport, compense seulement 600 ha. La résistance locale contre la compensation a jusqu'ici empêché le projet et a contesté le plan de compensation proposé. La Commission européenne s'est saisi du cas.
  3. La stratégie biodiversité 2020 de l'UE : l'UE envisage la possibilité d'une législation sur la compensation biodiversité, qui pourrait inclure une « banque d'habitat naturel » qui permettre de compenser les espèces et les habitats naturels sur tout le territoire européen. L'objectif est de n'avoir aucune perte nette de biodiversité,ce qui fait une différence importante avec l'objectif précédent qui était de n'avoir aucune perte.
  4. La Banque mondiale a financé le projet de mine géante de nickel et de cobalt de Weda Bay en Indonésie. Elle est exploitée par l'entreprise minière française Eramet (http://wedabaynickel.com) . L'entreprise fait partie de la BBOP (Business and Biodiversity Offsets Program : http://www.business-biodiversity.eu/default.asp?Menue=133&News=43). Ce projet a déjà reçu une garantie de la part de MIGA (la branche de la Banque mondiale garantissant le risque économique et politique des investisseurs), et elle est censée recevoir un nouveau financement de la Banque mondiale, de la Banque asiatique de développement, de la Banque japonaise pour la coopération internationale (JPIC), de la Coface et de l'Agence française de développement (AFD) pour compenser le programme. Les impacts sur les populations et les territoires sont immenses et la société civile indonésienne et internationale s'y opposent

Formez vos bataillons !

Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces citoyens?

..............



jeudi 12 décembre 2013

un petit up d'actualité

allez , un exemple de notre futur !!!!

le site de la ville (wonderfull life in a wonder city ) et le realité sur le terrain !!!!

 le site de la mairie


 et le résultat


bientot dans votre commune !!! (une carriere, des poubelles en vrac... du gaz de schiste ?)euh ... ils sont ou les écolos, les verts ... !!!







mercredi 11 décembre 2013

modification du logo VEOLIA !


Pour un mode de collecte des déchets VRAIMENT écologique

pour information :

une réunion d'information est prévue mardi 17/12 à 20 h00 à l'initiative d'un collectif naissant de la Fontaine Saint Martin,

cette réunion aura lieu à la salle des fetes de la Fontaine St Martin

De plus , un blog a été ouvert sue le sujet, vous pouvez y déposer un  temoignage sur votre situation : http://valdeloir.revolublog.com/

http://valdeloir.revolublog.com/

mardi 10 décembre 2013

Sarthe. Pollution : des cross scolaires vite annulés ?


https://drive.google.com/uc?export=download&id=0BzJPeIjkZa5xVnBFRElrUjdJNnM


  Vendredi 06 décembre 2013 11:19

Quand nos craintes et arguments deviennent réalité : pensons à nos enfants, le dépassement du seuil de pollution aux poussières fines  est déjà suffisamment alarmant et fréquent dans notre département, il n’est plus acceptable de promouvoir des activités extractives supplémentaires à moins d’engendrer des risques sanitaires notamment pour les personnes les plus fragiles.


Sarthe. Pollution : des cross scolaires vite annulés ?

S’agit-il d’un couac ou bien d’une stricte application du principe de précaution ? Toujours est-il qu’au moins deux cross scolaires prévus ce vendredi au Grand-Lucé et à La Flèche ont été annulés en raison d’une pollution de l’air aux poussières fines potentiellement dangereuse.

Si aucun ordre d’annulation n’a été lancé jeudi par la préfecture de la Sarthe, un communiqué est bien parvenu dans la matinée à l’Inspection académique indiquant qu’un seuil de 69 microgrammes par m3 d’air avait été atteint dans la nuit. Soit un niveau supérieur au seuil de recommandation et d’information, fixé à 50 microgrammes par m3 pendant 24 heures. Les prévisions pour aujourd’hui se situent dans les mêmes niveaux.

Pour « limiter les effets des poussières fines », le communiqué recommande aux personnes sensibles (enfants, personnes âgées, insuffisants respiratoires) d’éviter « les exercices physiques intenses » et de s’abstenir « de concourir aux compétitions sportives ».

« Aucune menace »

Le directeur d’académie, Jacky Crépin, a donc transmis aux écoles des consignes de précaution « afin que les cross qui pouvaient l’être soient reportés ». « Il ne s’agit pas systématiquement d’annulation, les écoles ont également été informées qu’elles pouvaient, par exemple, réduire la distance des compétitions », expliquait-il jeudi, précisant que « la décision finale est revenue à chaque chef d’établissement ».

À la préfecture, on évoque « une interprétation un peu large des consignes ». « Aucune alerte n’a été donnée de notre côté, il n’y a aucune menace sur les différentes épreuves », souligne-t-on.

Reste que le communiqué de jeudi matin a conduit à l’annulation du cross des écoles du canton du Grand-Lucé et des rencontres d’endurance des écoles publiques de La Flèche, organisées dans le cadre du Téléthon. À La Flèche, les courses ont été reportées à janvier.

Pour information, avec 80 microgrammes par m3, le seuil d’alerte a été dépassé mercredi après-midi. Ce qui n’a pas empêché la tenue du championnat départemental UNSS de cross.

Julien PROULT
Maine Libre

Pour rappel : Répercussions sur la santé

Répercussions immédiates
Les particules fines provoquent des manifestations respiratoires survenant quelques jours à quelques semaines après leur exposition.

Elles sont responsables d'une réaction inflammatoire au niveau des bronches, aggravant ou déclenchant un asthme.Une augmentation du nombre de consultations et d'hospitalisations est observée lors des pics de particules fines.

Répercussions à plus long terme
L'exposition régulière aux particules fines est responsable d'une diminution de l'espérance de vie avec une mortalité plus précoce et d'une augmentation des cancers bronchiques.

Pollution par les poussières fines dans toute la région


Aujourd’hui, un épisode de pollution par les particules fines est enregistré sur la région et plus largement sur une grande partie de la France.

Aujourd’hui, un épisode de pollution par les particules fines est enregistré sur la région et plus largement sur une grande partie de la France. Sur une échelle de 1 à 10, Air Pays de la Loire indique que les niveaux de qualité de l’air sont médiocres (7) partout. Les cinq départements de la région sont concernés. Air Pays de la Loire prévoit un maintien de cette situation pour la journée de demain.

Pour limiter les effets des poussières fines sur la santé, il est recommandé aux personnes sensibles (enfants, personnes âgées, insuffisants respiratoires…) de privilégier les activités calmes. Les usagers de la route sont invités à réduire la vitesse et il est préférable d’utiliser des modes de transport doux.

lundi 9 décembre 2013

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"Cette réforme des déchets est profondément injuste"

La nouvelle gestion des déchets , le nouveau combat de 2014 ?, surement!  (avec les éoliennes bien sûr!)
Encore une fois, la « non » communication de nos élus , l’opacité des explications et le coût final provoque l’indignation chez les habitants ( à juste titre ! ).

Ci-joint 3 débuts d'articles sur le sujet et les liens pour terminer la lecture ….   
 
Rémi Ordonaud habite à La Fontaine-Saint-Martin avec sa femme et leurs quatre enfants. Ils résident donc dans une zone où l’apport volontaire sera de rigueur, avec des déchets à déposer dans des colonnes qui s’ouvriront au moyen d’un badge. Appartenant à la catégorie de foyer 6 personnes et+, et après avoir sorti sa calculette pour faire l’estimation de ses futures dépenses, il est très amer.

Part fixe

Son foyer a payé 160 euros de taxe d’enlèvement des ordures ménagères en 2013. La redevance d’enlèvement facturée en mars 2014 pour leur strate (6 personnes et+) sera d’environ 260 euros. Avec la redevance inctitative en 2015, mais calculée sur le comportement de 2014, un minimum de 210 dépôts par an sera facturé (environ 234 €), avec un nombre maximum de dépôts plafonné à 420 (260 €).
« Vous nous annoncez donc une augmentation minimum de 74 € soit 42,5 % et maximum de 100 € soit 62,5 % de la Teom », dénonce-t-il notamment dans un des courriels échangés avec les agents du Syndicat mixte du val de Loir.....................................

La suite sur : http://www.lecourrier-lecho.fr


Roger Cans, habitant de Saint-Jean-de-la-Motte, estime que les délibérations du syndicat sont illégales. Un recours a été dépose par 64 habitants du secteur..............................................

La suite sur  : http://www.lecourrier-lecho.fr/



mercredi 4 décembre 2013

L’art des grands projets inutiles


Les grands projets d’aménagement du territoire ne visent pas toujours à satisfaire des besoins. Pour vendre la construction d’une ligne de train à grande vitesse que peu de gens souhaitent utiliser ou celle d’un aéroport dans une région qui n’en nécessite pas, ingénieurs, promoteurs et maîtres d’ouvrage rivalisent d’habileté et de rhétorique. Justifier l’inutile est devenu une véritable culture dont on peut saisir les règles, les rites et les rythmes en lisant la conclusion d’un séminaire — fictif — sur le sujet.

Vous, bâtisseurs de cathédrales du nouveau millénaire, poursuivez un dessein plein d’esprit et de noblesse. Mais la population ne comprend pas toujours le sens de vos rêves. « Votre projet ne sert à rien ! », vous oppose-t-on parfois. Comment, dans ces conditions, faire fructifier vos ambitions ?

Les intervenants que nous venons d’entendre ont su nous faire partager leur inestimable expérience, et je vais tenter de dégager les axes stratégiques forts qui vous aideront à y parvenir.

Commençons par les transports. C’est un réconfort pour le bâtisseur contemporain que d’observer une campagne traversée comme l’éclair par des trains perchés sur leur digue de ballast. La course à la mobilité est synonyme de réussite. Nos sociétés vivent à la vitesse d’Internet. L’économie est un écheveau de flux tendus. L’homme doit s’y soumettre, et ce secteur offre un large éventail d’opportunités.

Pour séduire vos interlocuteurs, la démesure sera votre premier atout. Incitez vos ingénieurs à ébaucher des plans pharaoniques : percer cinquante kilomètres de tunnel sous les Alpes pour le tracé du train à grande vitesse (TGV) Lyon-Turin, mettre en valeur des milliers de mètres carrés de bocage pour implanter un aéroport dans la région nantaise, creuser sous la ville de Barcelone… L’exploit technologique, nourrissant l’orgueil national, occultera les désagréments pour les autochtones.

Sachez tirer parti de la concurrence entre métropoles : elle favorise le gigantisme et sert vos projets. Labourez le terrain politique en flattant la mégalomanie des grands élus qui rêvent tous d’une tour Eiffel dans leur cité. Une fois que vous aurez gagné leur confiance, ils sauront faire pression sur la cohorte des élus plus modestes, dont les finances seront ponctionnées même si les retombées pour leur territoire n’existent que sur le papier. Afin qu’aucune objection ne s’élève, votre pari sur l’avenir devra être pourvoyeur d’emplois. Le chantier terminé, si l’on vous fait remarquer que les promesses ne sont pas tenues, il sera toujours temps d’échafauder des analyses vous dédouanant : la crise, la crise ! Jouez de vos accointances gouvernementales pour obtenir un label d’intérêt général : ce dispositif administratif procure un véritable passe-droit.

Entourez-vous de bureaux d’études maîtrisant l’art de sophistiquer les dossiers jusqu’à les rendre indéchiffrables. Quand le fait le plus anodin se présente de manière abstraite, les curieux se découragent. La science étant l’apanage des scientifiques, seul un polytechnicien sera en mesure de compter les trains d’une ligne L durant un temps t. Pour se forger un avis, les élus s’en tiendront aux conclusions de vos études sérieuses, véridiques et bien intentionnées. Inutile, en revanche, de déployer trop de subtilité pour approcher la presse régionale : c’est un allié toujours fiable, et la générosité de votre régie publicitaire sera perçue par ce secteur sinistré comme un geste en faveur de la liberté de la presse.

Lorsque vous vous estimez en mesure d’œuvrer en harmonie avec les élus et les médias, présentez le plan de financement. Le secteur français de la grande vitesse fonctionne selon un schéma avisé. Réseau ferré de France (RFF) cumule des dizaines de milliards d’euros de dettes (1). Plusieurs lignes à grande vitesse (LGV) sont déficitaires, et le réseau secondaire se détériore. Pourtant, il faut se féliciter qu’une élite mobile bénéficie des TGV. Même si l’Espagne, numéro un européen en la matière, se trouve en pleine tempête financière, l’audace commande de persister dans la construction de deux mille kilomètres de voies nouvelles, pour un budget moyen de 20 millions d’euros le kilomètre.

Pour financer ces projets à la viabilité économique plus que douteuse, il est capital d’emprunter la voie des partenariats public-privé. En obtenant la construction, la maintenance, la gestion et l’exploitation d’une infrastructure, votre maîtrise sera totale, et les collectivités publiques vous seront pieds et poings liés. Vos experts expliqueront que vos bénéfices reflètent votre patriotisme, et le fardeau des pertes publiques sera dépeint comme un moindre mal au regard des emplois — hum ! — créés.

Au vu de l’ampleur des déficits budgétaires actuels, l’enveloppe présentée (qui explosera par la suite) pourra sembler exorbitante à vos commanditaires. Afin qu’ils fassent avaler aux contribuables des pilules de plusieurs milliards d’euros, fournissez-leur des chiffres propres à enivrer les plus sceptiques. Certaines données sont à minimiser, d’autres à amplifier. C’est en spéculant sur des besoins futurs que vous hypnotiserez vos concitoyens. Multipliez les tonnes de fret de marchandises et les passagers par millions, sans hésiter à flirter avec l’absurde. Seul un avenir où vous aurez gagné pourra vous donner tort.

Si le domaine du transport ferroviaire réserve de juteux contrats, ne négligez pas l’aérien, à l’exemple du projet d’aéroport du Grand Ouest, à Notre-Dame-des-Landes. Nantes est certes pourvue d’un aéroport sous-exploité, et la région, en cul-de-sac, en accueille déjà douze. Mais c’est oublier que l’époque est à la virtualité. Car enfin, il n’est nul besoin de besoins pour faire prospérer une idée !

Evoluer avec son époque a un coût. Il est bien sûr regrettable d’ensevelir des hectares de biodiversité sous des bijoux de technologie, mais ces sacrifices sont indispensables. Avec une législation de plus en plus contraignante, vos infrastructures doivent offrir des garanties d’insertion écologique et paysagère. Il existe de nombreux artifices pour enduire acier et béton du vert HQE (haute qualité environnementale) : un musée sur l’agriculture locale, des panneaux solaires, un toit végétal…

Il vous faudra, sur ce dossier, conserver un moral à toute épreuve. Car, malgré tous vos engagements, les écologistes aboieront. Ils seront rejoints par une foule d’esprits influençables, dont l’approche naïve peut dresser un obstacle imprévu. Un retraité dans la force de l’âge se révèle parfois un adversaire opiniâtre, qui va décortiquer vos plans de manière obsessionnelle. On le déplore au Pays basque, autour du projet de LGV vers l’Espagne : un argumentaire enflammé, livré par deux trublions, est relayé par les réseaux alternatifs. Misez sur votre service de communication pour leur barrer l’accès aux médias de grande envergure. Evitez que la contestation ne s’étende, ne devienne emblématique ou gagne les tribunaux administratifs, au risque d’un gel des chantiers.

Une bataille de chiffres ne peut opposer que des adversaires de même catégorie. Face aux arguments amateurs, invoquez la rigueur technocratique de vos spécialistes. Avec l’ardeur des pionniers, brandissez l’intérêt national, voire international, face à la vision passéiste de vos contradicteurs. Revendiquez votre participation sincère et transparente aux concertations publiques. Compte tenu de vos soutiens politiques et médiatiques, le dialogue, mené selon les méthodes adéquates, ne devrait pas vous inquiéter.

La contre-offensive doit être graduée. Vous devrez peut-être piloter une campagne de dénigrement par voie de presse. Si vous n’étouffez pas la révolte dans l’œuf, votre lobbying devra œuvrer à la criminalisation de l’opposition à votre ouvrage. A la légitimité revendiquée par les protestataires, répondez par la légalité institutionnelle et le recours à la force publique. Et si on vous accule au bras de fer, montrez votre détermination ; vous aussi avez le droit de vous exprimer ! Au nom de l’intérêt général, assignez, inondez les protestations sous des nuages de gaz lacrymogène, distribuez les amendes par milliers et faites éventuellement interpeller à tour de bras, comme en Allemagne pour la nouvelle gare de Stuttgart. La bataille peut aussi se gagner manu militari, comme nous l’enseigne l’expérience contre le maquis radical des « No TAV » du val de Suze, en Italie. Si la tournure des événements l’impose, la possibilité de décréter un chantier « zone militaire d’intérêt stratégique » n’est pas à écarter.

Certes, planifier un grand marché public s’avère de plus en plus laborieux ; mais le jeu en vaut la chandelle. Les concessions accordées par les autorités s’étalent de nos jours sur plus d’un demi-siècle. Pour votre entreprise et vos actionnaires, c’est la promesse de décennies de prospérité. D’autant que l’éventail des pyramides du futur ne cesse de s’élargir : groupes hospitaliers, centres commerciaux, quartiers d’affaires, infrastructures sportives, tour… Pour paraphraser George Orwell, dont l’un des personnages déclarait : « La guerre, c’est la paix. La liberté, c’est l’esclavage. L’ignorance, c’est la force », je n’hésiterai pas à l’affirmer : l’inutile, c’est rentable !

Par Alain Devalpo, août 2012, Le Monde Diplomatique


lundi 2 décembre 2013

ruée vers l’or ?



Des dizaines de demandes de permis ont été déposées par plusieurs compagnies à capitaux australiens, singapouriens ou égyptiens pour explorer le sous-sol hexagonal et ses métaux. Une première vague de prospections a été autorisée dans la Sarthe. La fièvre des matières premières gagne d’autres régions, sans que l’on sache si les citoyens seront consultés et les activités minières strictement encadrées, au vu des pollutions passées.

La dernière grande mine d’or, celle de Salsigne dans la Montagne Noire, au nord de Carcassonne, a fermé en 2004. La même année que la dernière mine de charbon des houillères de Lorraine, celle de La Houve. Les foreuses se sont tues. L’obscurité a gagné les galeries. Les dernières cages sont remontées des puits. La page de l’histoire minière du pays s’est-elle définitivement tournée ? Dix ans plus tard, géologues et compagnies minières s’intéressent à nouveau au sous-sol hexagonal. Et pas seulement pour les gaz ou huiles de schiste.

Il reste bien quelques mines sur le territoire français, mais loin de la métropole : en Guyane pour l’or, en Nouvelle-Calédonie pour le nickel. Eramet, la dernière grande compagnie minière française, et 7ème producteur mondial de nickel, mise désormais sur les gisements indonésiens avec son projet de mine géante de Weda Bay. Tout cela est bien lointain, la déforestation et les risques de pollutions qui accompagnent les activités extractives également.

Investisseurs australiens, singapouriens et égyptiens

Mais les habitants de la Sarthe, de la Creuse ou des Côtes d’Armor vont devoir bientôt s’intéresser à ce qui se passe au Pérou ou en Zambie. S’ils veulent éviter d’être victimes de pratiques similaires. Car la fièvre minière est de retour en France, dopée par la perspective de produire des métaux et de l’or « made in France ». Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, a autorisé le 28 juin dernier la société Variscan Mines à prospecter dans la Sarthe et la Mayenne. Le « permis exclusif de recherche minière », dit de « Tennie », concerne 17 communes et s’étend sur 205 km². Cela faisait plus de 30 ans qu’aucun permis de prospecter n’avait été délivré en métropole.

Un contexte jugé favorable par les compagnies minières

Pourquoi ce regain d’intérêt pour des gisements que chacun pensait épuisés par la révolution industrielle puis les Trente glorieuses ? Avec l’envolée du prix des matières premières, liée à une pénurie annoncée, des gisements de métaux délaissés deviennent désormais rentables, comme pour les hydrocarbures. C’est particulièrement vrai pour le cuivre dont la tonne s’échange actuellement au-delà de 7 000 dollars contre 1 700 dollars il y a dix ans. Mais c’est aussi le cas de l’or : devenue valeur refuge avec la crise, l’once vaut aujourd’hui 1 400 dollars, soit quatre fois plus qu’en 2003.

Cette montée des cours s’accompagne d’un contexte politique jugé favorable par les compagnies minières. Dès octobre 2012, Arnaud Montebourg a exprimé son souhait de « donner une nouvelle ambition à la France, celle de redevenir un pays dans lequel on peut exploiter des mines, comme le font de nombreux pays européens ». D’ailleurs, « le code minier est en révision… », insiste un document interne de Variscan. Traduisez : sa réforme pourrait être accommodante, surtout si, vu leur convergence d’intérêts pour « un renouveau minier », des majors comme Total ou GDF Suez aux « juniors » comme Variscan ou Cominor, font valoir efficacement leur point de vue.

Greenwashing minier

L’industrie ne manque pas d’arguments. Non seulement l’activité minière créera des emplois, promet-on, mais la mine de demain sera « verte », consommera sa propre « énergie positive » grâce à la géothermie, et sera capable de « produire propre » tout en extrayant des « métaux HQE » (Haute qualité environnementale), indique la « stratégie d’exploration minière en France au 21ème siècle », présentée par Variscan à l’Ecole supérieure des mines de Paris début 2012. Selon son ardent défenseur au gouvernement, Arnaud Montebourg, l’activité minière constitue une « source importante d’investissements, d’activités, et d’emplois non délocalisables en France ».

Dans la Sarthe, si la prospection se révèle fructueuse, 150 emplois de mineurs seront créés ainsi que 500 emplois induits (plombiers, électriciens...) d’ici cinq ans, avance le prospecteur. Des embauches qui ne seront pas forcément locales au vu des compétences demandées, nuance le collectif Aldeah (Alternatives au développement extractiviste et anthropocentré). Cette nouvelle activité risque aussi « de détruire les emplois préexistants dans les secteurs directement affectés par les impacts environnementaux », comme l’agriculture ou le tourisme.

Cyanure, arsenic et trou financier

Dans le Limousin, à une vingtaine de kilomètres du site que Cominor souhaite prospecter, se situe l’ancienne mine d’or du Châtelet, exploitée jusqu’en 1955. Selon l’Usine Nouvelle, « plus de 500 000 tonnes de déchets issus du traitement du minerai et stockés à l’air libre sont pollués à l’arsenic et, ce, au cœur d’une zone Natura 2000. A chaque orage, les eaux de ruissellement chargées en arsenic se déversent dans la Tardes, la rivière en contrebas ». Les riverains ont dû mener une longue bataille et l’État débourser près de 4,5 millions d’euros d’argent public pour que le site soit dépollué un demi-siècle plus tard.



Probleme d'image ?

L’industrie minière est confrontée à ce grand paradoxe : d’un côté, les gisements importants s’épuisent. De l’autre, la croissance de la demande est toujours plus forte. Cette contradiction la contraint à adopter un modèle qui est celui de la méga-exploitation minière moderne. Ce modèle implique l’utilisation d’énormes quantités de réactifs chimiques, parfois très toxiques, mais aussi la génération d’énormes quantités de déchets. Les pollutions engendrées représentent souvent des dangers pour les décennies, voire des siècles à venir. Les impacts sociaux, économiques, politiques, voire même culturels ou psychologiques sont à la mesure de ce modèle de méga-exploitation

Les sociétés font tout pour minimiser ces impacts pourtant considérables. Elles promeuvent par exemple des concepts comme l’exploitation minière responsable, durable, soutenable… C’est une sémantique qui circule beaucoup, sur les plaquettes de promotion des sociétés minières, sur les sites Internet, mais aussi au sein des grandes agences de développement, ou les bailleurs comme la Banque Mondiale. On la trouve également dans les discours des gouvernements qui font la promotion ouverte de ce type d’industrie. On l’entend aussi, évidemment, dans les grands médias, sur lesquels les grandes sociétés minières exercent une influence politique marquée. Il y a donc un contrôle, une guerre de l’image, qui se joue au niveau du modèle minier actuel. Sur ce terrain, l’industrie possède des moyens et des atouts dont les communautés qui sont directement affectées par les effets catastrophiques de ses activités ne disposent pas nécessairement.

conclusion ?

Le renouveau minier, malgré les toutes récentes références au « développement durable » affichées par les opérateurs, semble difficilement conciliable avec la transition écologique. « Extraire de l’or, c’est de la folie : des centaines de litres d’eau à la seconde avec l’utilisation de produits chimiques toxiques qui provoquent l’apparition d’arsenic », prévenait dans Basta ! Alain Deneault, coauteur du livre enquête Paradis sous terre. « Quant aux royalties, si tant est qu’on juge sensé de permettre certains chantiers d’exploitation, il faut les prévoir à la source, dès que le minerai est prélevé, pour que les redevances ne concernent pas que les profits », conseillait-il.

L’exploitation minière est « compatible avec le respect de l’environnement », assure au contraire Arnaud Montebourg . Si demain, les futures mines de métaux de la Sarthe, de la Creuse ou des Côtes d’Armor provoquent de graves pollutions, l’État sera-t-il capable de se retourner, aux côtés des citoyens et des employés, contre leurs propriétaires, qu’ils soient à Sydney, à Singapour ou à Toronto ?



Pour rappel , on compte une centaine de sites dits « orphelins » cad abandonnés par les industriels, répartis dans toute la France. Les polluants qu’ils renferment – amiante, pesticides, solvants chlorés, PCB, arsenic… – et le danger sanitaire qu’ils présentent pour les riverains et l’environnement exigent une mise en sécurité. Mais leurs responsables ont disparu. Ils ont mis la clé sous la porte ou ne sont pas juridiquement responsables. C’est donc l’État, via l’Ademe et l’argent des contribuables, qui finance les travaux.

Une fois les sites dépollués, l’Ademe peut se retourner contre les responsables – exploitant ou propriétaire – pour tenter de récupérer les sommes engagées. En réalité, comme le souligne un rapport de la Cour des comptes de 2003, l’Ademe a bien peu de chances de rentrer dans ses frais. Faire appliquer le principe pollueur/payeur est encore une gageure. « Si le site est remis en état avant la clôture de la liquidation judiciaire, nous arrivons parfois à récupérer un peu d’argent », explique Nadine Dueso. Mais c’est plutôt rare : «  99% des responsables auxquels nous avons à faire sont déjà en faillite »

bref , de beaux discours, de bonnes "volontés" sur le papier, mais c'est toujours NOUS qui payons à la fin.....

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