Un quatrième trimestre 2014 encore en repli
En dépit d’une légère hausse des niveaux de production par rapport à un mois de novembre très déprimé, l’activité des matériaux de construction est restée fortement ralentie en décembre. Ainsi,les livraisons de granulats, bien qu’en hausse de 5,3 % par rapport à novembre, étaient encore en repli de 7,5 % par rapport au mois de décembre de l’année 2013 (données cvs-cjo). Sur le dernier trimestre de 2014, l’activité des granulats aura perdu 11,3 % par rapport à la même période de l’an passé et 1,7 % par rapport au trimestre précédent. Au total, comme il était attendu, l’année 2014 se solde par une baisse de la production d’un peu plus de 5 % (cvs-cjo). Du côté du BPE, le constat est sensiblement identique. La légère progression de la production en décembre (de + 3,7 % par rapport à novembre) n’en laisse pas moins le niveau d’activité en deçà de 9,7 % par rapport à décembre 2013. Sur le dernier trimestre 2014, la production enregistre une chute de 9,9 % au regard de la même période de 2013 et de 1,3 % par rapport au troisième trimestre. A l’instar du secteur des granulats, le BPE termine 2014 sur une contraction annuelle de plus de 5 % en données cvs-cjo.Quant à l’indicateur matériaux, il reste dans le prolongement des évolutions du granulat et du BPE.L’ensemble des matériaux s’inscrit sur une tendance très négative au cours du quatrième trimestre 2014, de l’ordre de -11 % par rapport à la même période de 2013. En données provisoires, l’indicateur traduit une année 2014 en repli sensible, d’un peu plus de -5 % en moyenne annuelle par rapport à 2013.BTP : l’année 2015 s’ouvre dans l’inquiétude
Le rebond de l’indicateur du climat des affaires qui était intervenu en novembre dans l’enquête INSEE auprès des professionnels du bâtiment ne s’est pas confirmé en décembre. En effet, le climat conjoncturel reste dégradé et les entrepreneurs demeurent pessimistes pour les mois à venir, leur activité s’étant de nouveau contractée en décembre. Les carnets de commande ont continué de se dégarnir dans le segment du gros œuvre comme dans celui du second œuvre et les capacités de production demeurent encore largement sous-utilisées. Il est vrai que le niveau des mises en chantier de logements et de locaux apparaît préoccupant. À fin novembre, on comptait moins de 300 000 logements commencés en cumul sur douze mois, soit une baisse de 11,4 % sur un an. Sur les trois derniers mois connus, le nombre de logements mis en chantier reculait encore de 4,7 % par rapport à la même période il y a un an et de -1,2 % par rapport aux trois mois précédents. Si l’on en croit les chiffres des permis, la tendance n’est pas prête de s’inverser. En effet, le nombre de logements autorisés se contractait encore de 4,7 % au cours des trois derniers mois connus (septembre à novembre) au regard des trois mois précédents et de 11,8 % sur un an. Ainsi, en cumul sur douze mois, on dénombrait 381 700 permis de construire à fin novembre dans le secteur résidentiel, soit un niveau en retrait de près de 12 % par rapport aux douze mois précédents. Et il ne faut pas compter sur le segment du non résidentiel pour prendre le relais. En effet, les derniers chiffres traduisent une nette détérioration de l’activité depuis plusieurs mois. En novembre, la baisse des surfaces de locaux mises en chantier s’accélérait (à - 7,8 % pour les trois derniers mois connus contre - 6,1 % sur douze mois, en variation sur un an). Quant aux surfaces autorisées, elles plongent à -17,8 % ces trois derniers mois, contre un repli à -10,7 % en cumul sur douze mois. Du côté des travaux publics, le tableau est tout aussi sombre. En novembre, les travaux réalisés plongeaient de 13,3 % par rapport à 2013 et de - 8,9 % sur les trois derniers mois. Quant aux prises de commandes, elles se situaient au point mort, atteignant un niveau historiquement bas en termes de marchés conclus. Après une année noire pour le secteur du bâtiment et des travaux publics (un quart des défaillances d’entreprises ont concerné le BTP en 2014), les attentes sont de plus en plus grandes pour 2015 face à des mesures de relance qui tardent à produire leurs premiers impacts.