mercredi 10 septembre 2014

Sarthe La maison individuelle en crise

L’automobile, le commerce, l’industrie… la crise touche tous les secteurs. Les constructeurs de maisons individuelles ne sont pas épargnés, comme le confirme ce tour d’horizon en Sarthe.

Les chiffres donnent le ton. La construction de maisons individuelles est tout simplement en chute libre.

Recul historique

La Sarthe n’échappe pas au phénomène comme nous l’explique Claude Tourteau, Pdg de Maine Construction et président de l’Union des Maisons Françaises pour la Sarthe(1).

Le nombre de permis de construire autorisés pour les maisons individuelles est en forte diminution. Dans le secteur individuel pur, selon les chiffres de l’UMF, dans la Sarthe au premier semestre 2014 on relevait 448 permis autorisés contre 707 sur la même période de 2012. Soit un recul de 36,63 %.

Si on regarde sur une période plus longue on constate que la situation s’aggrave. En année pleine cette fois, en 2007, c’est-à-dire juste avant la crise, le nombre de permis autorisés pour ces maisons était de 2 363.

Il est tombé à 1 054 pour la dernière année pleine c’est-à-dire 2013. Ici « on est sur une chute d’environ 65 % », traduit Claude Tourteau en précisant qu’entre 2013 et 2014 la pente est encore de -25 %.

Les origines

« Actuellement, nous avons une partie de la population qui ne parvient plus à quitter le logement social pour faire construire », analyse le dirigeant.

Selon lui, les constructeurs de pavillons sont pris en tenaille. Il y a le pouvoir d’achat des primo-accédants qui est de plus en plus limité, la fragilité des contrats de travail, la hausse du prix du foncier, les contraintes de construction de plus en plus forte et la frilosité des banquiers.

A ce sujet, Claude Tourteau explique que pour un de ses clients qui voulait un crédit une banque est allée jusqu’à demander le bilan de l’entreprise qui le fait travailler…

En ce qui concerne le foncier, sauf à faire construire à plus de 20 kilomètres du Mans on voit « que là où ça pesait environ 15 % du budget total on est aujourd’hui sur 30 % ou même 40 % . Aujourd’hui nous avons encore du travail grâce au marché du secundo (le particulier qui vend et qui fait construire) et du retraité », explique le Pdg.

Des conséquences

Au final, cette baisse d’activité a également des conséquences auprès des artisans ou encore chez les vendeurs de matériaux de construction.

« C’est une chaîne complète. Actuellement on voit que ça licencie que ça restructure et que plus personne ne lance des investissements. »

En ce qui concerne le problème spécifique des artisans, Claude Tourteau explique que la politique de Maine Construction « est d’essayer de travailler avec les mêmes artisans mais aujourd’hui c’est compliqué pour eux aussi ».

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