On le trouve dans le béton, qui alimente, au rythme de deux tonnes par
an et par être humain, un boom immobilier ininterrompu. Mais aussi dans
les puces électroniques, le papier, le plastique, les peintures, les
détergents, les cosmétiques… Ce sable que nous aimons fouler du pied ou
laisser filer entre nos doigts s’est glissé à notre insu dans tous les
interstices de notre quotidien. L’industrie le consomme en quantités
croissantes, plus encore que le pétrole. Peut-être parce que,
contrairement à l’or noir, cette matière première perçue comme
inépuisable est restée à ce jour pratiquement gratuite. Alors que le
sable des déserts est impropre à la construction, les groupes du
bâtiment ont longtemps exploité les rivières et les carrières. Puis ils
se sont tournés vers la mer, provoquant ce qui est en train de devenir
une véritable bombe écologique.
Car le sable joue un rôle essentiel dans la protection des côtes et
l’équilibre des écosystèmes marins. Les conséquences de cette
surexploitation apparaissent peu à peu au grand jour. Petit à petit, les
appétits économiques ont grignoté au moins 75 % des plages du monde, et
englouti des îles entières, en Indonésie et aux Maldives, tandis que
Singapour ou Dubaï ne cessaient d’étendre leur territoire en important,
parfois frauduleusement, du sable. Disparition des poissons, impact
aggravé de l’érosion et des tempêtes, bords de mer devenus lunaires … :
face aux timides régulations adoptées pour tenter de limiter le pillage,
la "ruée vers le sable" s’est en réalité accélérée, sous l’égide de
grandes entreprises multinationales et de mafias locales.
(FRANCE, 2013, 74mn) ARTE F
http://future.arte.tv/fr/sujet/nos-pl..
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