- Non, la forêt française n’est pas en croissance
En tout état de cause, ces accrus ne seront pas en mesure de fournir du bois de qualité à l’industrie dans les prochaines années, ni même de répondre aux exigences du Grenelle 2 (produire plus de bois et mieux en valoriser les usages).
Le renouvellement des forêts s’effectue soit par plantation, soit par régénération naturelle (à partir des graines d’arbres situés à proximité). Or, le niveau de ventes en plants forestiers est alarmant. Selon le Syndicat des Pépiniéristes forestiers, les 57 millions de plants vendus annuellement (dont 29 millions de pins maritimes en 2009) ne sont même pas suffisants pour reboiser les surfaces exploitées annuellement en coupe rase. Un manque que ne peut combler seule la régénération naturelle, méthode de renouvellement complexe, exigeant une main d’oeuvre qualifiée et du temps pour obtenir une production qualitative, correspondant aux exigences des industriels.
Les professionnels estiment urgent de revenir, au minimum, au niveau des années 90 - soit environ 110 millions de plants annuels (hors pin maritime) - pour assurer la pérennité de la forêt française et le dynamisme de la filière.
- Non, le budget de la forêt française n’est pas suffisant
10 milliards de crédits européens de la PAC en plus des crédits nationaux agricoles, la filière forêt-bois ne dispose que de 10 millions de crédit annuel, soit 1% !
Résultat : la filière forêt-bois est déficitaire de 5,7 milliards d’euros contrairement à la filière agro-alimentaire, excédentaire de 6 milliards d’euros.
- Non, la productivité de la forêt française n’est pas optimale
En premier lieu, le morcellement de la forêt française. 74 % de sa surface dépend de propriétaires privés, d’autant moins motivés par son exploitation que la superficie moyenne de ces espaces est de 3,2 ha. Par ailleurs, de nombreux massifs forestiers se trouvent en zones méditerranéenne et montagneuse, parfois difficilement accessibles.
Pour finir, les essences de la forêt française (78 % de peuplements feuillus ou mixtes) n’ont pas toujours le rapport qualité-prix demandé par le marché.
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