lundi 6 janvier 2014

Pourquoi une mobilisation citoyenne contre le projet d’exploitation de carrière dans la forêt de Courcelles ?

Pourquoi une mobilisation citoyenne contre le projet d’exploitation de carrière dans la forêt de Courcelles ?
Pourquoi les intérêts financiers primeraient sur les intérêts de la population ?

la population concernée par les nuisances avérées de l’exploitation d’une carrière à ciel ouvert au beau milieu d’une nature calme, riche et protégée, peut et doit faire valoir ses droits à la parole, organiser et manifester son opposition. C’est ce qui se passe dans le village de La Fontaine St martin depuis l’annonce d’un projet d’exploitation d’une carrière de sable au cœur de la Forêt de Courcelles en Mars 2013, par le biais d’un arrêté indiquant le début d’une enquête publique. Enquête publique, pour qui, pour quoi, pourquoi nous ?

Des inquiétudes et questionnements suite à ce projet d’implantation d’une carrière de sable  limitrophe à plusieurs communes ont été largement présentés au commissaire enquêteur, qui a rendu un avis favorable après l’enquête publique, malgré la mobilisation importante de la population contre ce projet, qui a fourni des arguments concrets et solides (plus de 111 dépositions contre, 600 pages de dossiers de contre argumentation, pétition de plus de 800 signatures).


Il résulte de notre dossier remis lors de l’enquête publique que l’ensemble des insuffisances, omissions, erreurs substantielles des dossiers de la société Orbello que nous avons pointées ont pour effet :

  • de ne pas permettre une information sincère et complète du public ;
  • de minimiser les impacts du projet sur l’environnement et notre qualité de vie.
  • D’ignorer la mise en danger de la population par l’augmentation significative du trafic routier et d’une exploitation industrielle dans une zone rouge à très haut risque d’incendie et zone sismique.
  • d’ignorer les contraintes environnementales et de gestion concernant une forêt gérée durablement et labellisée PEFC, rendant de grands services à la collectivité, alors que le sable n’est pas une ressource durable.

Précisément, la société Orbello granulats, sur la commune de Courcelles La Forêt,  a déposé un dossier pour exploiter un site se trouvant aux confins de cette commune, sur la limite cadastrale avec La Fontaine St martin et Mezeray, qui subiraient toutes les nuisances d’un tel site, sans jamais avoir contacté les riverains, et ce, depuis les prémices du dossier en 2008.


Deux autres sujets récents illustrent sur notre territoire les problèmes qu’engendre la non consultation des citoyens pour des projets d’envergure, impliquant leurs vies et leur environnement (comme beaucoup ailleurs, malheureusement) : le ramassage des ordures ménagères  et celui des éoliennes entre La Fontaine St Martin et St Jean de La Motte. Pourquoi la population est ignorée dans la réflexion et les prises de décision? Où sont la transparence et l’équité ?


Rappelons que l’activité d’exploitation de carrières est soumise à la TGAP, Taxe Générale sur les Activités Polluantes, à raison de 0,20 € par tonne extraite, ce qui valide le fait que cette industrie génère de réelles nuisances.


 
De plus, c’est bien une décharge de déchets (du BTP) qui prendrait la place (sur 50 ha) d’un sol forestier sain et riche, jouant le rôle essentiel de filtre pour l’eau et la nappe phréatique et de la forêt, rôle de captage du CO2 et habitat de nombreuses espèces floristiques et faunistiques. (On apprend par exemple Dans la circulaire du 22 août 2011 relative à la définition des déchets inertes  pour l’industrie des carrières que des déchets pollués « faiblement » avec de l’Arsenic, du Cadmium, du Cobalt, du Chrome, du Cuivre, du Mercure,  du Nickel, du Plomb,  du Zinc… peuvent être déversés dans ces trous de carrières).




C’est bien tout un écosystème remarquable de la forêt de Courcelles qui est menacé, comme la population riveraine du site par un trafic routier accru (90 passages de camions supplémentaires annoncés sur notre commune) et le risque d’incendie.




Or, à l’évidence, l’activité générée par la carrière (bruit, poussière, vibrations, risque de pollution, hydrocarbures, déchets du BTP, départ de feux en zone rouge dans une forêt,  manipulation de produits inflammables, hydrocarbures, cigarettes du personnel et tout venant lié à l’activité d’une carrière dans une forêt de pins) au milieu d’un habitat important et dispersé, augmentation du trafic routier sur des routes déjà dangereuses, auraient des effets désastreux sur la forêt, les cours d’eau, les étangs, les puits, la faune et la flore remarquables et protégées au niveau national et européen ( Lucine, papillon unique en Sarthe, amphibiens, grenouille agile, triton marbré, oiseaux, pouillot siffleur, bouvreuil pivoine), et induiraient un risque majeur pour la population riveraine de la forêt.


Les différents événements organisés par l’association Non à la Carrière de Courcelles La Forêt depuis (distribution de tracts sur le rond point du chêne vert fin juin avec l’aide des éléphants du cirque Arlette Gruss, manifestation bio de Pontvallain, marché bio de Malicorne cet été, courriers réguliers envoyés à des personnalités, ministres et préfecture) avaient pour objectif principal d’alerter et d’informer sur les risques induits par ce projet sur un site forestier particulièrement beau et rare en Sarthe, doté d’une biodiversité riche, et dont l’avenir est fortement compromis.


L’image et la tranquillité de notre village sont en sursis, son patrimoine culturel (musée Louis Simon), historique (château, couvent, fontaine…) et forestier. Précisément, le patrimoine forestier est un bien commun qui devrait être embelli pour les générations futures, plutôt que détruit sur l’autel du profit immédiat. Les bulldozers, camions et autres engins sont aux aguets, prêts à avaler le sol, la faune, la flore et la tranquillité des habitants riverains de la forêt de Courcelles.

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