- La sélection, garante d'une production optimale
Les
ressources génétiques locales exploitées en régénération naturelle
conservent au cours des générations essentiellement les mêmes qualités
que celles des semenciers. « Si
elles sont bien adaptées à leur milieu, ces ressources ne sont pas,
sous l’angle économique, toujours garantes d’une production optimale
tant en quantité qu’en qualité » poursuit Luc Pâques.
Depuis
plus de 50 ans, les améliorateurs forestiers ont montré le très grand
intérêt d’exploiter par sélection la diversité naturelle des espèces
pour améliorer leur niveau de production (quantité - raccourcissement
des révolutions) et leur qualité (propriétés du bois, résistance aux
maladies…). Il en est de même avec le recours à des essences non
autochtones (ex. Douglas, Peupliers américains…). La France dispose de
ressources génétiques uniques en Europe mais, faute de moyens, elles ne
peuvent être valorisées : des programmes d’amélioration soutenus
devraient permettre de créer des variétés adaptées à des besoins variés
(résistance mécanique, durabilité naturelle, pouvoir énergétique…).
- Faire face aux changements climatiques
À
partir de 2050, un été sur trois sera caniculaire (source GIEC),
menaçant nombre d'essences locales qui n'ont pas les moyens de s'adapter
naturellement à ces changements climatiques rapides induits par
l'homme.
Le
recours à la plantation de variétés améliorées bien adaptées à ces
épisodes permet de répondre plus rapidement et efficacement à cette
menace.
Comme
le rappelle Luc Pâques (Inra), les variétés disponibles actuellement –
sélectionnées, pour beaucoup, il y a une trentaine d’années dans des
conditions climatiques plus favorables - devront être progressivement
renouvelées pour être mieux adaptées aux changements globaux. Les
améliorateurs, qui connaissent bien la diversité génétique des espèces
et y ont accès à travers leurs collections, travaillent ainsi à la
création de nouvelles variétés mieux adaptées. Malgré tout, les crédits
consacrés à la recherche forestière sont en chute libre.
« C’est
un progrès considérable par rapport au matériel sélectionné constituant
les peuplements en âge d’être exploités (et susceptibles d’être
régénérés naturellement) » confirme Vincent Naudet.
« L’augmentation des températures moyennes et de la fréquence des
sécheresses a une incidence grave sur les milieux forestiers.
Certaines
essences forestières bien adaptées jusqu’à présent dans leur milieu ne
sont plus à la bonne place et souffrent gravement du changement
climatique. De grandes zones forestières vont être soumises dans un
proche avenir à une conversion d’espèces.
Les
pépiniéristes forestiers sont conscients de ce problème et sont à
l’écoute des services forestiers pour produire les variétés les mieux
adaptées à chaque région. »
De
même, en témoignent les passages dévastateurs de Lothar (1999) et de
Klaus (2009), les grandes tempêtes deviennent de plus en plus
fréquentes. Certains prônent de raccourcir les cycles d’exploitation car
un peuplement est d’autant plus sensible au vent qu’il est haut. Par
ailleurs, moins longtemps on garde le peuplement, plus l’exposition au
risque est réduite. Ce qui joue encore en faveur de la plantation, dont
le cycle de croissance est plus court que celui de la régénération
naturelle. Notamment s'il s'agit de résineux.
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